Fiche n° 551 : Druss la Légende de David Gemmell

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :
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Résumé :

    "Son nom est Druss. Bûcheron hargneux le jour, époux tendre le soir, il mène une existence paisible au milieu des bois. Mais un jour une troupe de mercenaires envahit son village pour tuer les hommes et capturer les femmes. Druss arrive trop tard sur les lieux du massacre. Son père gît dans une mare de sang et Rowena, sa femme, a disparu... S'armant de Snaga, une hache ayant appartenu à son grand-père, il se lande à la poursuite des ravisseurs. La route sera longue pour ce jeune homme inexpérimenté et sa quête le mènera jusqu'au bout du monde. Il deviendra lutteur et mercenaire, il fera tomber des royaumes, il en élèvera d'autres, il combattra bêtes, hommes et démons.
Car son nom est Drus, et voici sa légende..."

Informations complémentaires :
poche : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=35870
grand format : http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=5166

Mon avis :
    Et hop, nous voilà repartis avec ce bon vieux Druss, le personnage phare de D. Gemmell, celui-là même qui épatait la gallerie dans Légende (premier roman et premier succès). Ici l'auteur britannique nous dépeint la jeunesse de son héros, laquelle fut pour le moins mouvementée.

    Il était une fois donc, dans un cadre bucolique des montagnes drenaïes (monde inventé par l'écrivain), une communauté villageoise qui mène une vie paisible et bâtit son futur à la seule force de ses bras, ambiance sympa donc telle que l'auteur sait les retranscrire (je pense au cycle "Rigante" notamment). Seulement voilà, un jour des esclavagistes débarquent et chamboulent un peu les habitudes de chacun (c'est dans le résumé), et c'est comme cela que Druss entre dans la vie active version demolition man... Ben ouais faut le dire, ce descendant direct de Conan ferait presque passer l'ancètre pour un modéré: ici Druss n'a plus qu'un but, partir à la poursuite des ravisseurs et récupérer sa dulcinée, quitte à couper quelques têtes au passage avec Snaga, sa double terrible hache. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne va pas se priver. Attention ici c'est du pur de chez pur Gemmel (je lis ça dans toutes les critiques dudit auteur mais là c'est encore plus vrai) avec un héros caricatural à souhait: barbare humaniste qui tend à verser dans l'excessivement violent pour protéger amis et valeurs (c'est marrant j'avais joué le même dans un jdr y'a quelques années... Enfin bref). Ainsi, Druss c'est deux tonnes de gouaille qui enveloppent quatre tonnes de muscles et un soupçon de susceptibilité. Résultat, c'est une machine à tuer têtue comme une mule et qui va sans le savoir s'engager à corps perdu dans une quête qui l'enmènera loin de chez lui, jusqu'aux confins de l'empire ventrian (en gros l'empire perse de notre histoire à nous): en effet le terme de légende n'est point galvaudé ici.

    Voilà, tout ça nous donne une lecture ma foi agréable, bien qu'à mon sens un peu inégale. En fait l'ouvrage est divisé en quatre livres qui correspondent plus ou moins à différentes époques de sa vie/quête (les deux premiers livres en fait auraient presque pu n'en faire qu'un dans le sens où ils se suivent sans réelle coupure) au cours desquelles sa légende prend forme grâce à ses actes d'une part, mais aussi à son ami poète d'autre part, lequel se fait un plaisir de conter ses hauts-faits. Personnellement j'ai beaucoup aimé le début, qui en gros s'étend jusqu'à la fin du premier livre, j'ai moins apprécié la fin du premier et le second livre (même si il y a des passages sympas) car, en fait, je trouve le personnage de Druss (du moins à ses débuts) un brin trop simpliste et donc on n'est guère surpris par ses choix au cours de sa montée en puissance. Par contre le troisième livre (à mon sens le meilleur) et le quatrième (très chouette même si la fin est typique de Gemmell qui est souvent victime du syndrôme "armée de secours") sont assez passionant, et ma foi de très bonne facture. Comme il y a quand même 500 pages de récit (ça se lit vite), on rencontre une myriade de personnages secondaires qui s'effacent au fil du voyage du héros. C'est peut être le deuxième petit reproche (ici ce n'est que mon avis car en fait certains pourraient y voir une qualité) que je ferais au livre: il y a plusieurs personnages attachants dans cette histoire, mais à part Rowena, un seul est vraiment fouillé (je ne dis pas lequel, je préfère vous laisser la surprise), les autres ne sont que de passage, ausssi je trouve qu'il manque quelques personnages secondaires de grande envergure (un peu comme on en trouve dans Waylander, Rigante ou plus encore le Roi sur le Seuil avec le fameux Ananaïs) qui auraient permi de contrebalancer un peu le poids de Druss dans le récit (je pense notamment au livre II où la vision drussienne du monde m'a un poil lassé); cependant, me direz-vous, ce n'était clairement pas le but de l'auteur qui justement, ici, écrit la légende de Druss.

    Toujours est-il que la lecture de l'ouvrage est très agréable, comme toujours Gemmell s'attache à ses personnages en proie à des doutes, des sentiments contradictoires, tous imparfaits mais dont on découvre que c'est dans l'adversité qu'ils se révèlent, pour le meilleur et pour le pire. voilà aussi à mon sens, j'ose penser que l'auteur y croyait également, l'un des intérêts des ouvrages de Gemmell, au delà du simple divertissement qu'ils procurent, ils véhiculent une vision positive et altruiste de l'homme, si bien que lorsque l'on referme le bouquin on se dit, comme Druss, que rien n'est impossible (allez c'est parti je vais faire un footing sous la pluie ^^).

    6.5/10: si on devait résumer ce livre en trois mots, je choisirais ceux-ci: amour, guerre et légende. Selon moi ce n'est pas le meilleur Gemmell (je le pensais déjà pour Légende, mais ce n'est pas un avis que tout le monde partage), mais c'est toujours aussi plaisant à lire. D'ailleurs, au final, même si je trouve toujours quelques reproches à faire par ci par là, j'adore cet auteur et j'appréhende le jour où j'aurais lu toutes ses histoires (pour le moment ça va, il m'en reste plus de la moitié ^^).


    P.S.: ah oui, j'ai oublié d'en parler, ç'aurait été sympa d'avoir une carte du monde imaginé par Gemmell (je ne sais pas si elle existe), histoire de visualiser le chemin parcouru.

    P.P.S.: si vous aimez cet ouvrage et que vous devenez, comme moi, accroc à Gemmell, je ne saurais trop vous conseiller le cycle de Rigante (c'est avec ça que j'ai découvert l'auteur et franchement j'ai été scotché), Waylander ainsi que le Roi sur le Seuil que j'ai trouvé chouette (la critique de Simatural est dispo sur le blog). Dans le bien mais un ton en dessous, à mon sens (encore une fois c'est sujet à polémique ^^), je mettrais Légende et le cycle du Lion de Macédoine. Dans mon esprit le présent ouvrage figure au milieu de tout ça. Quant au reste, je ne l'ai pas encore lu ^^.
   
Léo

Publié dans Critiques Fantasy

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L
<br /> Effectivement, on est rarement indemne au moment de refermer un Gemmel. Perso, si je devais retenir le passage qui m'a le plus marqué dans cet ouvrage, je choisirais la traversée des abysses qui<br /> vraiment de la gueule.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Indispensable pour tout adepte de Gemmel. Les pièces du puzzle s'assemblent entre les 2 autres bouquins du cycle. J'ai eu une petite pointe de tristesse en lisant la dernière page :P<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Yop, la deuxième carte est encore mieux effectivement. Bon le nom des cités est malheureusement un peu difficile à déchiffrer, mais en se basant sur les noms des bouquins, ça ne devrait pas être<br /> trop difficile de les deviner ;). Merci en tout cas.<br /> <br /> <br />
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L
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S
<br /> Tout a fait d'accord avec cette chronique ; sans être le meilleur Gemmell, Druss la Légende nous fait passer un très très bon moment. Au prix d'un poche, il n'y aucune raison de ne pas se laisser<br /> tenter...<br /> <br /> <br />
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