Fiche n° 886 : Toxic de Burns

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :

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Résumé :
Auteur phare de la bande dessinée américaine contemporaine, Charles Burns revient avec un album déroutant qui oscille sans cesse entre rêve et réalité, truffé de références à l’univers d’Hergé.

Informations complémentaires : ICI

Mon avis :
Il faut bien le dire : un nouvel album de Charles Burns est un événement. L’auteur de Black Hole se fait rare mais il faut bien admettre une chose : un album de Burns ne se lit pas en cinq minutes, c’est juste impossible, ce même si le texte n’envahit pas les cases. Car chaque vignette est tellement chargée de symboles, de sens, que l’histoire ne s’appréhende que si l’on fait extrêmement attention pendant la lecture.
   
Alors, que raconte ce Toxic ? Hum, déjà, sous un packaging alléchant et apocalypticopunk (une sorte de parodie de la couverture de l’île mystérieuse d’Hergé), Burns nous immerge dans son univers alternant réalité et fantasmagorie. Nous suivons le principal, un jeune artiste,  dans sa dépression, du moins nous le semble-t-il, tant il paraît perdu dans ses cauchemars, peut-être dus au médicaments, aussi. Il nous est présenté comme une sorte d’anti Tintin (avec un chat noir…mort) dans son allure, possédant également un long pansement au crâne, résultat d’une blessure dont nous ne savons rien, mais qui symbolise peut-être une blessure beaucoup plus intérieure et psychologique. C’est à dire la lourde déception de voir son art (du slam-collage) moqué, alors qu’il le pense avant-gardiste ; il se sent donc incompris, un peu à la façon d’artistes avant-gardistes dont on sent la présence fantomatique tout au long de l’album, comme William Burroughs,  Lovecraft, et bien entendu Hergé. On sait de Charles Burns qu’il a grandi avec les albums de Tintin, certaines cases, ici, sont des rappels de certaines dessinées par Hergé, dont il reproduit parfois certaines ambiances ligne claire.
   
9.5/10 Voici donc un album magnifique, sombre et complexe, qui traite avant-tout du mal-être de l’adolescence, et du passage à la vie adulte, mise en abyme de la propre exepérience de Burns, qui se lit et se relit avec la même fascination, et qui enfonce un clou, en attendant la suite : oui, définitivement, Burns est un grand, un très grand.

L'ex d'ici et d'à côté

Publié dans Critiques BD

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