Fiche n° 852 : Au Guet ! (Les Annales du Disque-Monde 8) dePratchett

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :
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Résumé :
Une société secrète d’encagoulés complote pour renverser le seigneur Vétérini, Patricien d’Ankh-Morpork, et lui substituer un roi. C’est sans compter avec le guet municipal et son équipe de fins limiers. Une affaire à la mesure du capitaine Vimaire – s’il boit, c’est pour oublier les laideurs de la vie – et de ses brillants adjoints. (« Tous pour un ! ») Et lorsqu’on retrouve au petit jour dans les rues les corps des citoyens transformés en biscuits calcinés, l’enquête s’oriente résolument vers un dragon de vingt-cinq mètres qui crache le feu ; on aurait quelques questions à lui poser. Mais peut-être la collaboration du bibliothécaire de l’Université ne sera-t-elle pas inutile : n’arbore-t-il pas aussi une plaque de la DST (Défense simienne du territoire) ?

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Mon avis :
Après un Pyramides assez déconcertant, Pratchett retrouve ici son meilleur niveau, et nous embarque dans une course-poursuite hilarante sur le modèle des romans policiers. Mais sur le Disque-monde, la réalité n’est pas vraiment la même…

La plus grande réussite de l’auteur est d’avoir développer un des lieux les plus importants de son univers : la cité d’Ankh-Morpokh. Alors qu’il ne s’agissait que d’un lieu de passage dans les autres romans, l’action s’y déroule cette-fois ci dans son intégralité, et Pratchett nous en offre une visite guidée pour le moins rocambolesque.

Le système des guildes est également mis en place, donnant une véritable âme à la cité : entre ce qui se passe dans les ruelles sombres, ce qui se déroule au grand jour et ce dont on ne parlera pas sous peine de finir la gorge tranchée, c’est tout un microcosme qui se développe de manière plus ou moins indépendante.

L’avantage, c’est que la cité devient de ce fait un formidable outil de construction narrative, comme on le verra dans les volumes suivant : un quartier peut se rajouter, des personnages sortir de l’ombre, et tout ça dans le seul but de nous faire vivre une nouvelle aventure.

Mais revenons au tome 8. On y trouve pêle-mêle une intrigue policière, une satire féroce du pouvoir via le personnage du seigneur Vétérini, peut-être un des plus réussi par Pratchett à ce jour. Ce « despote malgré lui » est d’ailleurs inspiré du Prince de Machiavel, et utilise la propre nature des gens pour gouverner.

Dans la catégorie de personnage culte, on notera également l’apparition de Samuel Vimaire, le « bon flic » par excellence, du capitaine Carotte, mystérieusement amical avec tout le monde (oui, même les trolls, et ce n’est pas une mince affaire lorsqu’on a été élevé par des nains), et de Dame Sybille, qui fournit un splendide prétexte à la critique d’une aristocratie très typée XVIIIe siècle.

8/10 Bien que l’intrigue ne soit pas des plus originales (toutes proportions gardées, bien sûr), l’aspect anthropologique de ce volume le place dans les meilleurs de la saga. Une foisonnante galerie de personnages placée au cœur d’un décor des plus travaillé, voilà ce qu’est Au guet !

Chips

Publié dans Critiques Fantasy

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