Fiche n° 729 : La Poupée intime (Lady Doll 1) de Vassella et Sechi

Publié le par Librairie CRITIC

Couverture :
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Résumé :

Gaja ne parle qu’à ses poupées. Il faut dire que son visage déformé lui vaut d’être rejetée du monde, des autres enfants comme de son propre père. La seule personne à pouvoir comprendre Gaja est sa mère, Claire. Mais Claire a une santé précaire, qui ne s’améliore qu’avec cette drogue étrange que lui fourni son époux...

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Mon avis :
Gaja, c’est une petite fille presque comme les autres, qui adore sa maman et ses poupées plus que tout. C’est d’ailleurs à elles qu’elle se confie en permanence, et avec elles qu’elle partage ses jeux.
Betty, sa préférée, est véritablement sa meilleure amie. Car, « comme les autres », Gaja ne l’est pas tout à fait. Une malformation de la moitié du visage l’oblige à se couper du reste du monde, moquée par les autres enfants et haïe par son père. Isolée dans un monde imaginaire peuplé des poupées que lui offre sa mère, Gaja est incomprise mais heureuse, à sa façon. Le décès de sa mère, dans des circonstances mystérieuses, va l’obliger à vivre seule avec son père et affronter ce qu’elle considère comme un nouvel abandon.

Lady Doll, c’est un album qui donne envie. Rien qu’à la couverture, on se sent irrépressiblement attiré par l’univers de Vessella et Penco Sechi. Des teintes doucement rosées, de la douceur, une ambiance un peu vieillotte, et ce petit quelque chose qui, tout à coup, vient trancher l’ensemble et lui donner un ton beaucoup plus vif, saisissant. C’est coloré, incroyablement soigné, la qualité est la même de la première à la dernière page, ce subtil mélange de Disney et de manga est un ravissement pour les amoureux du genre.

L’histoire est tout aussi qualitative. On plonge dans un univers digne de Dickens et d’Anne Perry, dans ces grandes demeures victoriennes où robes longues et chapeaux sont de mise, où les convenances et la normalité sont seules garantes d’une vie sans embûches. Au milieu de cette bourgeoisie malsaine, Gaja, par sa difformité et son
imagination, dénote et dérange. On compatit à sa souffrance et l’on plaint cette petite fille esseulée, qui ne s’épanouit que dans l’univers qu’elle se crée.

« La poupée intime » est le premier tome de Lady Doll. Il place l’intrigue, présente les différents protagonistes, et nous familiarise avec leurs caractères. Il se lit d’une traite, sans une once d’ennui ou de temps mort, et s’achève proprement sans nous laisser l’amer petit goût de frustration que l’on ressent souvent en milieu de cycle. Il pourrait presque se suffire à lui-même, mais la dernière case nous laisse imaginer un deuxième et dernier tome encore plus captivant : Gaja, devenue adulte, va-t-elle continuer à s’enfermer dans son monde ? Vite, la suite ! 

9/10 Si vous êtes fan d’ambiances bourgeoises victoriennes, que vous aimez les illustrations travaillées aux
couleurs chatoyantes, et que rien ne vous captive plus que les psychodrames aux accents de polars, alors vous adorerez Lady Doll autant que moi. Du rose, des poupées, un côté fifille habilement contrebalancé par ce qu’il faut de noirceur, un soupçon d’angoisse et une bonne dose de cynisme, on évite le gnan-gnan et on trépigne d’impatience avant la sortir du deuxième tome. 


Cyrielle...

Publié dans Critiques BD

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B
<br /> hum comment dire... J'ai vu la BD ... la, seule, sans ses jumelles se trouvant au milieu des BD très "masculine" et je l'ai acheter sans l'ouvrir sans lire le résumé et je ne le regrette pas! Mes<br /> feeling avec les Bd ne m'ont encore jamais fait faux bond! Pourvu que ça dur !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> J'ai dit ça moi ? Ce qui est sur, c'est que ça plaira aux gens qui aiment ce graphisme... l'histoire est en parfaite adéquation avec lui...<br /> (peut être trop ?)<br /> Moi je trouve que c'est étrange, parfois glauque, ce qui n'est normalement pas pour me déplaire, mais qu'ici, contrairement à Billy Brouillard par exemple, ça manque cruellement de fond...<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Eh ouais, que veux-tu, les goûts et les couleurs... Et puis, on a bien dit que le principe premier ici, c'était la subjectivité. Donc, et en toute subjectivité, je maintiens ma note. Mais t'as<br /> raison, il est important de préciser que Lady Doll ne plaira clairement pas à tout le monde.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Wahou... 9/10 !!??! la vache...<br /> moi j'ai trouvé ça assez quelconque... le scénario étant à l'image du graphisme, étrange, rose...<br /> sympa, mais sans plus... D'autant qu'à la fin, on se demande vraiment l'intérêt de tout ça...<br /> <br /> <br />
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