Fiche n° 601 : Albumen l'éthéré (Légendes de Troy - Nuit Safran 1) d'Arleston, Melanyn et Herenguel

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Couverture :
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Résumé :
Il est une fois, sur le Monde de Troy, la forteresse de Nuit Safran. Elle se dresse depuis des siècles au nord de l’Hédulie, sur une terre caillouteuse battue par les vents et la pluie. La vie y est rude et inhospitalière. Comme toutes les baronnies, on s’y distrait le plus sainement du monde, en guerroyant avec fougue et hardiesse contre ses voisins, en l’occurrence Röq-Blême et Bastillac. Mais un jour, les spectres des illustres ancêtres de la famille envahissent la contrée ! Une expérience à vrai dire assez désagréable pour tout le monde. Ainsi commence la légende de Libellule de Nuit Safran, troisième enfant du Baron éponyme, à qui il incombe la tâche de ramener la paix dans le royaume et les morts dans leurs cercueils.

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=36344

Mon avis :
       Nuit Safran est une forteresse, au nord de l'Hédulie. Une baronnie en guerre. Le baron vient de mourir, sans doute à cause d'un des fils, de mèche avec l'ennemi, et la situation est d'autant plus critique que c'est désormais Bourdon, l'ainé, qui va prendre sa suite, alors qu'un terrible accident de dragon l'a privé de son dernier neurone. Libbelule, elle, est un véritable garçon manqué, et Moustik, le petit dernier, mis en contact avec une source de magie dans son jeune âge, est désormais capable de faire surgir de ses cauchemars les fantômes de ses ancêtres. Nuit Safran, une baronnie où la vie n'est pas facile tous les jours...

       Quand j'ai vu arriver Nuit Safran, j'ai pris peur. Pas à cause des fantomes en couverture. Non, plutôt parce qu'il doit s'agir là du 742ème volume dans l'univers de Troy (j'ai arrêté de compter après Cixi...). En plus de ça, une chronologie est donnée, laissant deviner l'arrivée prochaine de 4 ou 5 autres séries. De quoi faire peur donc.

       Pourtant, avec Nuit Safran, on sort un peu des sentiers battus. Ici, c'est Herenguel au dessin, et il apporte un souffle nouveau à cet univers, loin du classique "tout beau, tout rose avec des monstres trop choupi !". On est cette fois dans un décor plus trouble, plus inquiétant, plus brutal également. Les dragons sont réellement monstrueux, et les fantômes, mêlés à la pluie incessantes apportent une ambiance parfois malsaine. Du jamais vu dans l'univers de Troy.

       Scénaristiquement, idem. Ici, pas de quête d'une bête fabuleuse, d'une princesse à sauver... Au lieu de ça, la guerre, les intrigues de cour, les terreurs nocturnes d'un gamin qui s'est pris un jour une fiole, contenant de la magie pure, sur la tête.

       En fait Nuit Safran laisse de côté tout ce qui donnait une impression de déjà vu dans les tomes précédents (de Troy, j'entends), voire de simple foutage de gueule. De Troy, on ne garde que deux choses, et non des moindres : les baronnies (le scénario) et la magie, ici, sous forme d'apparitions fantomatiques générées par les cauchemars de Moustik (l'ambiance). Une seule question subsiste donc : Pourquoi Nuit Safran n'est il pas paru plus tôt, avant que l'univers de Troy ne s'essouffle (il y a une trentaine de volumes...) ? Peut être marquera-t-il un nouveau départ...

7/10 De tous les « suppléments » au monde de Troy, Nuit Safran est sans doute le plus réussi, le plus abouti, le plus original aussi, grâce notamment au superbe dessin d'Herenguel, qui apporte non pas de la fraîcheur à cette série, mais bien un renouveau avec le côté sombre et fantomatique qui avait fait la force de Lune d'argent sur Providence.

C...

Publié dans Critiques BD

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