Fiche n° 295 : Infection de Scott Sigler

Publié le par Simatural

Couverture :


Résumé :
Seul mot d'ordre : éviter la panique.
D'étranges organismes se développent sur des hôtes humains, les poussant à la folie et au meurtre. CIA et scientifiques enquêtent dans le plus grand secret. Mais l'infection se répand.
Et un matin, Perry Dawsey, un ancien joueur de foot américain, se réveille avec des marques bizarres sur tout le corps qui se mettent à pousser. Son comportement devient instable et il entend des voix : il est infecté. Pire, la maladie exige des choses de lui.
Mais Perry va se battre. Il est prêt à toutes les extrémités pour se débarrasser des parasites. Ce sera « eux » ou lui !

Informations complémentaires :
http://www.critic.fr/detail_livre.php?livre=33231

Mon avis :

Après Rage et 13 balles dans la Peau, Milady continue la publication de la nouvelle vague de l'horreur américaine. Ces nouveaux auteurs ont apparement bien digéré les films de Roméro et autres maîtres de l'horreur puisqu'ils ont en commun une écriture très cinématographique : rythmée, visuelle, épurée, référencée et non dénuée d'un certain humour assez "série B".

Les oeuvres s'attardant sur les parasites ne sont pas légions ; me viennent immédiatement en tête le très bon manga Parasite ainsi que le roman jeunesse V-Virus qui, comme son nom ne l'indique pas, couvre aussi le sujet de fort belle manière. Mélange de roman d'horreur, de fantastique et de SF écrit sous la forme d'un thriller, Infection s'avère très agréable à lire et un cran au-dessus des romans des "David" : Wellington et Moody

Quelques cas de meurtres très violents ont été localisés, souvent de manière trop tardive alors que le bain de sang a déjà eu lieu. Des personnes s'en prennent aux membres de leur entourage sans raison apparente. La CIA est sur le coup et une petite équipe est formée. Elle agit dans le secret pour ne pas révéler l'affaire au grand jour et provoquer une panique collective. Dans cette amérique post-11 septembre, l'attaque terroriste est l'hypothèse privilégiée. 

On suit grosso modo trois personnages dans un contexte d'infection par des parasites qui prennent la forme de triangles. Et force est d'admettre que Margaret, Dew et Perry appartiennent tous les trois au répertoire des stéréotypes avec dans l'ordre, la belle scientifique timide, l'ancien soldat du Vietnam devenu un agent blasé de la CIA et l'ancien footballeur reconverti battu par son père quand il était petit.
Mais étonnamment, ça fonctionne : plus pour Perry que les deux autres d'ailleurs que l'on suit essentiellement pour tenter de comprendre le phénomène. Pour Perry, c'est un peu différent : il est infecté et doit lutter contre les parasites qui l'ont pris pour hôte s'il veut récupérer le contrôle de son corps et de ses testicules...
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la lutte contre ces (ses ?) "parasites-triangles" ne sera pas chose aisée : ni les pieux en bois ni les balles en argent ni même les théorèmes de Pythagore et de Thalès ne semblent pouvoir en venir à bout.

Une bonne partie de cette lutte se déroule dans un appartement. Dans celui de Perry. Ce dernier doit lutter contre son propre corps. Le combat devient encore plus difficile lorsqu'il apparaît que les parasites peuvent prendre contact avec leurs hôtes et leur murmurer des mensonges. De quoi devenir fou ! Ils ? Oui ils. Perry est contaminé par sept de ces "monstres" peu ordinaires. Je ne résiste pas à l'envie de vous dévoiler (ce n'est pas un spoiler) la plus grande peur des "triangles" pour éveiller quelque peu votre intérêt : Columbo. Oui, ce Columbo, celui avec sa femme. Troublant non ?

Au compte des défauts, nous pouvons regretter que le roman ne dépasse pas le stade du divertissement pur et dur, stade qu'il atteint, il est vrai, sans grande difficulté. Un autre bémol, plus petit celui-là, serait fait à l'encontre de la traduction et plus particulièrement vis-à-vis des notes de bas de page. Etait-ce nécessaire, je veux dire vraiment nécessaire, d'expliquer ce que c'est un dunk ou la chaîne de télé ESPN ou encore de traduire mot à mot le nom d'un quartier ou d'un lieu-dit. Je ne pense pas et à lire ces explications, j'ai eu un peu l'impression d'être pris pour un con. Enfin, c'est pas très grave (la traduction est sinon très bien), c'est juste un peu énervant.
 
Bien qu'Infection propose une fin satisfaisante, une suite intitulée Contagion est d'ores et déjà annoncée pour octobre. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrait : l'infection ne fait que commencer.

7,5/10 Un bon thriller entre fantastique, horreur et science-fiction avec un "monstre" que l'on n'a pas beaucoup l'habitude de voir en littérature : le parasite. Ce divertissement de qualité illustre parfaitement la nouvelle vague de l'horreur américaine qui déferle actuellement sur la France par l'intermédiaire des éditions Milady. Si vous aimez les romans rythmés servis par un style visuel, les romans ultra-référencés teintés de "série B" et non dénués d'humour, Infection devrait vous plaire car comme disent les djeuns, Infection, c'est frais !


Simatural

Publié dans Critiques Horreur

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article